En plein air...

Le biathlon en plein essor

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A la fois moniteur de ski (alpin et fond) et gérant de la structure privée Altitude Biathlon, basée à Autrans (Isère), Nicolas Termier, ancien biathlète de haut niveau, a pu constater directement la montée en puissance du biathlon ces dernières années.

Un sport aux visages multiples

Dès lors, les lieux de pratique ont essaimé. « Il y a cinq ans, il n’existait qu’une vingtaine de sites pour le biathlon en France (tous types de tir confondus : à 10 m à la carabine laser ou à la carabine à plomb et à 50 m avec une carabine 22 long rifle). Aujourd’hui, on doit plutôt être entre 60 et 80, sachant que certains proposent une pratique toute l’année et/ou sans skis (à pied, à vélo, etc), y compris au cœur des villes. Il se créé quasiment dix nouveaux sites par an. Pour autant, l’offre actuelle est bien en-dessous de la demande en France, à la fois en quantité et en qualité.

Si ce n’est l’association entre un effort cardio et la capacité de concentration demandée par le tir. « Je mixe le tir avec diverses activités : de la course à pied, du VTT, du ski de fond aussi. Pour le ski, on est surtout sur du classique, sauf si les gens maîtrisent le skating et viennent avec leur matériel, car je ne peux pas à la fois donner des cours de tir et de ski. Et pour le tir, c’est à la carabine laser, avec un système de caméras optiques, qui permet notamment de faire varier la taille de la cible grâce à une simple télécommande et de bloquer la cible quelques secondes pour simuler une pénalité ».

Des audiences télé en progression constante

Jusqu’à l’hiver 2015-16, pour suivre du biathlon en direct à la télévision, il fallait impérativement être abonné à Eurosport… ou attendre les Jeux Olympiques ! L’arrivée de L’Equipe dans le jeu a clairement permis d’opérer un boom médiatique de la discipline en France. La chaîne sportive gratuite diffuse l’intégralité de la saison internationale de biathlon depuis novembre 2015. Après un premier hiver encourageant (290 000 téléspectateurs de moyenne sur les courses de coupe du monde en 2015-16), les audiences n’ont cessé de grimper, avec dès la saison suivante 500 000 téléspectateurs de moyenne sur la coupe du monde et 800 000 de moyenne sur les championnats du monde.

Dans les dix meilleures audiences historiques de la chaîne, on trouve pas moins de cinq courses de biathlon. Les succès de Martin Fourcade ont évidemment contribué à cet engouement médiatique.

Impossibilité de pratiquer en autonomie

Si les alternatives au vrai biathlon fleurissent ces dernières années, c’est certes par souci d’ouvrir la discipline au plus grand nombre, mais aussi peut-être parce que le nombre de sites disposant de pas de tir à 50 mètres ne sont pas légion en France, même si ce chiffre est en augmentation. Les coups d’éclat des champions français ont certainement contribué à accélérer le processus. Ils ont d’ailleurs pu être associés à leur création, comme à l’Espace Biathlon Ski Roues du Vercors, sorti de terre en 2014 : « C’était vraiment un projet global où tous les acteurs ont été impliqués, aussi bien les socio-pros que les politiques et bien sûr les champions qui habitent et s’entraînent ici comme les frères Fourcade ou Marie Dorin-Habert, afin d’identifier au mieux leurs besoins », confirme Jean Lambret, le gestionnaire de ce site.

Une autre explication tient à l’impossibilité, pour un particulier, de pratiquer le biathlon de façon autonome. « L’offre de biathlon non encadrée est inexistante», résume Vincent Berlandis, le directeur de Nordic France. Autrement dit, impossible d’aller se faire une séance de biathlon sur un coup de tête, comme on va faire un footing entre midi et deux. Il faut aussi savoir que les clubs ne peuvent pas vous prêter une carabine, parce que légalement, une arme doit être attribuée à une seule personne.

Il existe cependant plusieurs structures d’hébergement au pied des sites nordiques qui proposent des séjours à thématique sportive. Pour curieux intéressés par l’initiation au biathlon, nous vous invitons à découvrir les stages proposés sur notre site : Nos séjours à la découverte du biathlon

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Les pistes d’avenir

Il y a en effet un décalage encore important entre l’engouement médiatique et la pratique. Le biathlon à destination du grand public reste une activité ludique En termes de structures, il semble qu’on se dirige plutôt vers le développement de sites quatre saisons. « Il y a de plus en plus de stations intéressées par des sites pouvant fonctionner hiver comme été. Et ça tombe bien, parce qu’à Nordic France, on travaille beaucoup sur la réversibilité des équipements. On est dans le partage d’expériences, en proposant par exemple aux stations ou collectivités intéressées des voyages d’études aux Saisies, à La Féclaz ou encore à Corrençon.

 

Les différentes courses au biathlon

Il existe six formats de course différents sur la coupe du monde : quatre en individuel (sprint, individuel, poursuite et mass-start) et deux en relais (un pour les relais messieurs, dames et mixtes, un autre pour le relais mixte simple). Le sprint et l’individuel se courent sous forme de contre-la-montre individuel. Toutes les autres courses se font en confrontation directe. Selon les courses, il y a deux ou quatre passages au tir par athlètes, avec à chaque fois cinq cibles à abattre. Sur les relais, les athlètes disposent à chaque tir de trois balles de pioches, soit huit balles pour faire tomber cinq cibles. Sur l’individuel, à chaque cible manquée, une minute est ajoutée au temps total. Sur toutes les autres épreuves, les biathlètes effectuent une boucle de pénalité de 150 mètres par cible manquée, ce qui correspond en moyenne à 20-25 secondes de perdues.

 

Texte de Martin Leger, journaliste

 

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